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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, sous l'impulsion des associations d'anciens combattants, la loi du 25 octobre 1919 relative à la commémoration et la glorification des 1,4 millions de morts ou de disparus pour la France, encouragea les communes à « glorifier les héros morts pour la Patrie ». Le texte prévoyait que l’État remette à chaque commune un Livre d’Or déposé dans une salle de la Mairie, tenu à la disposition des habitants, sur lequel seraient inscrits les noms des combattants morts pour la France, nés ou résidant dans la commune. Cette volonté de témoigner la reconnaissance de la Nation aux soldats morts pour la France s’est traduite, dans les années qui ont suivi, par l’érection de plus de 30 000 monuments aux morts édifiés entre 1918 et 1925, où figurent généralement dans chaque commune la liste des soldats "Morts pour la France". Depuis, les victimes d'autres conflits ont été ajoutées.
L'inscription des noms des soldats victimes de la guerre sur les monuments, requéraient deux critères qui n'ont d'ailleurs pas toujours été appliqués à la lettre :
Il est donc assez courant de voir le nom de la même personne sur deux monuments.
La loi n° 2012-273 du 28 février 2012 fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France a souhaité dans son article 2 définir de manière officielle ces critères d'inscription : « Lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l'article L. 488 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre, l'inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l'environnement immédiat de ce monument est obligatoire. La demande d'inscription est adressée au maire de la commune choisie par la famille ou, à défaut, par les autorités militaires, les élus nationaux, les élus locaux, l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre par l'intermédiaire de ses services départementaux ou les associations d'anciens combattants et patriotiques ayant intérêt à agir. »
Soldats victimes de le Grande GuerreAujourd'hui nous disposons de nombreuses données relatives aux victimes de la guerre de 14-18, les rattacher entre elles donne une synthèse finale qui peut se présenter sous la forme d'une base de données réalisée à partir des éléments éléments collectés. Ceux-ci sont fournis par l'association de généalogie CousAin, puis avec les registres matricules disponibles sur le site Internet des Archives départementales de l'Ain, et enfin par le Ministère de la Défense pour les soldats tués. Les prénoms inscrits au mémorial et dans les recensements sont fréquemment les prénoms usuels, nous avons porté ceux des états civils et militaires.
La population était de 1271 habitants en 1911, pour l'ensemble de la commune. Environ 200 hommes d'âge compris entre 20 et 40 ans sont partis faire la guerre. Parmi eux, 58 y sont décédés ou sont officiellement morts de ses conséquences ; 71% ont été tués, 26% sont morts de maladies et 3% accidentellement. Construction du monumentA St Jean le Vieux, le comité pour l’érection du monument aux morts, présidé par le Vicomte de Bonnefoy, ne fut pas maître d'ouvrage comme ce fut souvent le cas dans d'autres communes : c'est la municipalité, présidée par Joseph Pénard, qui boucla le montage financier en février 1922 et passa les premiers marchés. Le rôle du comité ne fut pourtant pas que consultatif, il collecta des fonds et souscrivit à la dépense à hauteur de 8 943,20 francs, sur un financement total de 21 500 francs, soit environ 22 000 €. La commune finança 6 556,80 francs sur fonds propres et contracta un emprunt auprès du Crédit Foncier de France pour un montant de 6 000,00 francs, remboursable sur 30 ans, financé par un impôt extraordinaire pendant la même durée. A ce budget, le nouveau maire Louis Bataillard, rajouta en 1923, le financement de l'aménagement de la place, ainsi que le coût des inscriptions des noms des soldats, soit la somme de 2 130,25 francs.
Le plan d'ensemble du monument aux Morts de la Guerre fut établi le 15 septembre 1921 par l'architecte Auguste Royer de Bourg-en-Bresse. La concrétisation de l'ensemble commémoratif devint possible dès lors que le Président de la République approuva son érection par décret daté du 12 février 1922. Des marchés de gré à gré furent alors passés pour les différentes parties de l'ouvrage :
Etablissement du cimetière militaireEn 1920, l'Etat accorda aux familles le droit de faire transférer gratuitement les corps de leurs proches, tués à la guerre, jusqu'au cimetière de leur choix. La plupart des familles demandèrent le retour des dépouilles de leurs fils, et la réalisation d'un cimetière militaire communal fut envisagée. Aussi, après une réunion des parents, le Conseil Municipal décida d'entreprendre le projet en septembre 1923.Le nombre de militaires inhumés étant de treize, on envisagea deux rangées de sept tombes, celle inoccupée rappelant le souvenir des « héros exilés de la terre natale ». Les monuments, d'aspect uniforme, furent financés par les familles, la commune prenant en charge les nivellements, les bordures en pierre et les bétonnages. Le marché fut dévolu à l'entreprise Desservetaz pour un montant de 3 100 francs, soit environ 3 200 €. Les travaux se réalisèrent pendant l'année 1924 et se réceptionnèrent le 20 septembre.
Deux tombes se rajoutèrent coté sud pour les soldats Perrod et Falmat, tués pendant la Seconde Guerre Mondiale, et deux autres furent ramenées récemment côté nord, en même temps que l'on restaura l'ensemble. ![]() Un congrès mémorableSi les Monuments aux Morts sont annuellement depuis leur construction des lieux de rassemblement et de recueillement, une cérémonie toute particulière eu lieu à St Jean le Vieux le 28 février 1932, lorsque se tint le congrès régional des Mutilés de Guerre et Anciens Combattants, sous la présidence du ministre de la Guerre et député de l'arrondissement de Nantua-Gex, Paul Painlevé4. Cette manifestation fut organisée sous la vigilance de Marius Bossu, président de la section locale des Anciens Combattants. Le maire de la commune était alors Marius Billet (1877-1960) qui fut maire jusqu'en 1944.
Personnages, de gauche à droite : Julien Fournier ; Lucien Forêt ; Henri Carron ; Un instituteur, non identifié; L'instituteur Donaty ; Un gamin, non identifié ; Marcelle Bouguet (1911-1952) ; Un homme non identifié ; Gabrielle Levrat, fille du contrôleur des T.A. ; Edith Rivière (1911-1993); Marius Bossu ; Paul Painlevé, de dos avec sa canne ; 4 hommes, non identifiés.
Deux tombolas animèrent cette manifestation : l'une organisée par l'institutrice Mme Guiffray, présidente des OEuvres Laïques, et l'autre par la Lyre du Bugey dont le président était Félix Benassy. Paul Painlevé acheta de nombreuses enveloppes ce qui lui rapporta de nombreux lots : table, poulet, etc ! Il offrit aussi 4 livres pour la distribution des prix de l'école des filles. La Lyre du Bugey remercia le généreux participant qui lui permit de se doter de quelques instruments neufs. La bonté et la douceur de Paul Painlevé étonna grandement la population, surprise qu'un homme aussi gentil puisse être ministre de la Guerre ! _________
Sources : Archives départementales de l'Ain :
Site web « Mémoire des Hommes » du ministère de la Défence.
Site web de l'INSEE. 1Carrière de calcaire fin, située au nord de Mâcon.
2Né à Genève le 24 octobre 1871. Elève à l'Ecole des Beaux Arts de Lyon, puis Paris ; incorporé dans l'Infanterie en 1892, rappelé en 1914 et réformé pour maladie. Réside à Lagnieu en 1914.
3Carrière de pierre marbrière, rose beige située, à 20 km au sud de Montbard.
4Paul Painlevé, ancien président du Conseil, fut élu député de la circonscription de Nantua-Gex en avril 1928 et mai 1932, nommé ministre de la Guerre en 1928 et ministre de l'Air en 1932, il meurt le 29 octobre 1933 à Paris.
Date de création : 18/08/2014 @ 19:32
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